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Caen le 27 novembre 2021 —— Alain Lambert.

Joli Gris Jaune et ses chansons du cousinage  entre Normandie et Amérique francophone

Joli Gris Jaune au théâtre de Caen. Photographie © photographie Alain Lambert.

Joli gris jaune est un extrait de refrain d'une chanson normande collectée par la Loure, refrain presque semblable à une toute autre du Québec ou d'Acadie. L'association la Loure qui depuis plus de 20 ans recueille  et collecte le patrimoine musical en Normandie et le mets sur disques et livrets très bien documentés. Après le répertoire des iles Anglo-Normande avec Lihou, elle participe à un projet qui explore les migrations francophones, en particulier musicales. De nombreux Normands du Perche, mais aussi du littoral sont partis il y a longtemps pour s'installer au Canada, et des versions de chansons communes se retrouvent des deux bords de l'Atlantique, jusque dans la Louisiane des Cajuns.

Pour former ce nouveau groupe, Étienne Lagrange, violon et chant, et Nadège Queuniet, à l'accordéon et au chant, ont été rejoints par Robert Bouthillier, musicologue québécois [voir notre chronique de son disque] ayant vécu à Caen, au chant, à la guimbarde et aux percussions diverses, et sa fille Emmanuelle au violon, au chant et à la podorythmie.

Le principe étant de croiser les versions différentes  allant jusqu'à compléter l'une d'ici par l'unique couplet retrouvé dans un texte là-bas. De partir d'un air de danse et le transformer en reel québécois. Ou même d'entrecroiser cinq versions différentes en passant d'une voix à l'autre et d'une région à une autre, au sens large, entre Québec, Acadie et Louisiane. Les voix qui alternent souplement s'unissent parfois dans de jolies polyphonies. D'ailleurs si Mes souliers sont rouges au Québec, nous le savons bien ici à Caen, ils sont roses dans l'Orne et ronds en Louisiane, comme nous le fait entendre la voix québécoise du chanteur aux cuillères en bois.

Un beau concert musical et instructif sur les vies d'autrefois, parfois drôle, et même poivré, quand il ne s'agit pas des misères du travail, de l'amour, ou d'avoir faim quand les curés sont bien nourris. Il se termine par une complainte sur la légende de Faust, conservée au Québec depuis le XVIe siècle. Et en rappel, la fameuse rengaine mi-française mi-anglais reprise par Gilles Vigneault, mais avec un refrain un peu différent.

Un cédé devrait paraitre au printemps. et ils donneront deux concerts au festival Fécamp Grand Escale les 2 et 3 juillet 2022.

Le 22 janvier dans les  foyers « musiques du monde » du théâtre de Caen, Djân, avec  Karine Gonzales et Idriss Agnel.

Alain Lambert
27 novembre 2021
© musicologie.org


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